Lors d’une récente et fortuite conversation de comptoir, on a réagi avec humour à mes origines :
– Ah, tiens, j’ai un pote qui est resté dix ans avec une polonaise. Elle était complètement barrée, cette meuf ! Quand on lui a montré une émission sur un festival de fanfares à Paris, elle s’est mise à crier au blasphème. C’est vrai que les mecs de la fanfare s’étaient déguisés en Jean Paul II et Jésus Christ distribuant des pains bénis, mais nous ça nous faisait rire, et elle, c’était vraiment violent, sa réaction… Mais vous êtes très croyants, non ?
C’est vrai que je me révolte un brin moi aussi quand on profane notre Jean Paul national. C’est comme ça… Mais cette histoire m’a fait tout de suite penser aux rapports que nous entretenons avec les institutions, et aussitôt, pour retourner la question, j’ai lancé un appel à la recherche des personnes ou des institutions, au sens le plus large, dont le non-respect, la critique ou la moquerie ferait bondir un français. On a cité sans conviction deux ou trois trucs, mais la conclusion générale était que le français s’en fout complètement, et du coup le faire bondir, à l’image de cette anecdote polonaise, était quasiment impossible.
Pourtant, je reste persuadé qu’il y a au moins une chose en France qui relève du sacré, et pour faire un mauvais jeu de mots, je dirai que c’est la laïcité. Mon propos ne sera surtout pas de rajouter aux débat ridicule du pour ou contre, ou de la dose des religions acceptable dans l’espace public. C’est le potentiel subversif de la laïcité qui m’intéresse, seulement, le drame actuel de la laïcité c’est qu’elle est mal comprise, incomprise, que c’est devenu un terme galvaudé qui nous empêche de penser, de conquérir et de vivre notre liberté.
En cours de rédaction…